Sunday - March 09, 2003

Dream the normal & live the absurd

We'll do it "inch'Allah"
Rèver l'ordinaire et vivre l'absurde - Ce qu'on fera inch'Allah

I had a dream last night that I was on a date with a typical, all-American white boy, and we were in a shopping mall shopping for prescriptive lenses for his grandma. I laughed, as i see this as my subconscious's attempt to grasp for something familiar and easy to assimilate.
Yesterday we attempted a 3-day, difficult piste from Djanet to Tamanrasset. But we, aside from not being good riders in deep sand, were over-loaded and our bikes sank in the desert. So after several miles of sand, and my getting stuck, we decided to let Lorenz continue alone and for us to take the asphalt.
Perhaps the greatest lesson Africa might give me is to have some humility, accept my limitations, and hopefully destroy a chunk of my ego and to shrink it to a manageable size. It takes alot of energy to feed that thing. On the flip side, that same ego is in part responsible for pushing me to accomplish and experience many incredible things in my life.
The piste we attempted was 400 miles long, the asphalt we must detour on is 2000 miles long! No choice. We drove out of the desert and into 5 days of constant riding. At one town there was a scheduled convoy, because bandit activity is still active in some areas of Algeria. We were to be at the military post at 7 am sharp. We arrive punctually and are told, "Mmm, maybe around 8 a.m. the escort will be here". We wait. 8 a.m., 9:30 a.m. Semi trucks are backed up out of eyesight, and 100 truckers wait. I am the only girl and its fun talking with them and hearing trucker stories. 10 a.m. "We dont have radios so you'll just have to wait. Maybe before 12 noon". At 12:30, "Well, doesnt look like there will be an escort today, better come back tomorrow at 7a.m." We start to leave full of depressaroma and the officer says, "Maybe you should wait a little more." Ok, now we have been sitting waiting for 5 1/2 hours. All the trucks begin to leave past the guard and we ask if we can leave too. The answer is an absolute NO. Tanker trucks (petrol) and tourists are Algeria's precious commodities and it is obvious they do everything to protect them. Us and the petrol trucks stay.
In bad heat and downwind from a dump, I climbed on my motorcycle, put a towel on my head to hide from the flies and was falling asleep in the heat when we heard,"The escort is here. Move out. Go go go". This is a beautiful example of bureaucracy and how things are done in Africa. It exemplifies the often said phrase,"In Shallah" which means, 'If Allah wishes'.
After 5 days of travel we arrive in Tamanrasset at 7 pm. We drove 500 miles today. My knees and ass are in serious pain. Pierre can't walk and wraps toilet paper all around his feet. The road was completely destroyed in places by the rivers. Tamanrasset is population 50,000-100,000 (no one really knows populations) and we splurge on a shmancy hotel room with private terrace and a modern toilet for a whopping $20/night. (1600 dinars local currency). A typical dinner for two costs $7 (2 salads, 2 entrees, 2 desserts and mineral waters) there are never menus and the meal total is given when you have finished.
Another option is to travel with 150 other tourists and get crammed like chickens every night into a sardine can.
I cant image the noises, foot odor and 'other smells' that get shared in here at night.

Tonight we drove my moto in town. People bug out when they see a female driving, but double so when Pierre is on behind me. We stop and walk and are followed by a boy with no shoes and torn clothes who asks for money. Most kids who beg are cheerful and want to shake your hand, but he is different. Very sad, not insistent and looked beaten down. We declined him and walked on to eat and shop for food. 3 hours later we returned, and there he was, sitting by the bike waiting for us. He said both his parents were dead when Pierre asked where they were. Pierre gives him some money, and he says thank you, and turns and walks off. He really stuck in my mind, his youth, and how empty and sadness glared from him. Receiving money in no way made him happy, it probably just meant some bread for the evening but no relief from tomorrow.
Tomorrow we will look for a truck to carry our luggage across the Sahara, so we can ride our motorcycles. Its an incredibly lofty belief that we can do it, but by now we are used to crashing and of course, dripping wet sweat.


J'ai fait un rève la nuit dernière que j'étais en sortie avec un garçon bien blanc et typiquement Américain, et nous étions au centre commercial pour acheter des verres correcteurs pour sa grand-mère. Je me suis marrée, voyant que ceci était une tentative de mon inconscient de se focaliser sur quelque chose de familier et facile à assimiler.
Hier nous avons tenté une piste difficile de 3 jours entre Djanet et Tamanrasset. Mais, à part le fait que nous ne sommes pas de bons motards dans le sable mou, étions surchargés et nos motos s'enfoncèrent dans le désert. Alors après plusieurs kilomètres dans le sable, et après m'être faite bloquée dans le sable, nous avons décidé de laisser Lorenz continuer seul et pour nous de prendre l'asphalte.
La plus grande leçon peut-être que l'Afrique puisse me donner est l'humilité, accepter mes limitations, et si possible détruire un morceau de mon ego pour le réduire à une taille gérable. D'un autre côté, ce même ego me conduit à accomplir et vivre un tas de choses incroyables.
La piste que nous avons tenté était longue de 600 kilomètres, le détour sur l'asphalte fait 3000 kilomètres. Pas le choix. On s'extrait du désert pour entamer 5 jours de conduite continue. A l'une des ville se trouve prévu un convoi, parce que les bandits sont toujours en activité en Algérie. Nous devons être au poste militaire à 7 heures du matin précises. On arrive à l'heure et on nous dit "Hmm, peut-être vers 8 heures l'escorte sera là". On attend. 8 heures, 9 heures 30. Les semi-remorques s'alignent à perte de vue et une centaine de camionneurs attendent. Je suis la seule fille et c'est marrant de leur causer et entendre leurs histoires de routiers. 10 heures: "Nous n'avons pas de radios, il vous faut just attendre, peut-être vers midi". A midi passée, "Euh, on dirait qu'il n'y aura pas d'escorte aujourd'hui, il vaut mieux revenir demain matin à 7 heures". On commence à partir tout déprimés et l'officier dit "Peut-être vous devriez attendre un peu plus". Ok, maintenant on a déjà attendu 5 heures et demi. Les camions commencent à contourner le poste de garde et nous demandons si nous pouvons partir aussi. La réponse est un NON catégorique. Les camions-citernes et les touristes sont les biens les plus précieux en Algérie et il est clair qu'ils font tout pour les protéger. Nous restons avec les camions d'essence.
Sous une chaleur pénible et dans le vent d'une décharge, je monte sur la moto, me mets une serviette sur la tête pour me cacher des mouches et commence à m'assoupir quand nous entendons: "L'escorte est là, allez-y maintenant, allez, allez allez!". C'est un superbe exemple de bureaucratie et de la manière dont les choses marchent en Afrique. Ça reflète bien la phrase si souvent entendue "inch'Allah!" - "si Dieu le veut!".
Après 5 jours de voyage, nous arrivons à Tamanrasset à 7 heures le soir. On a conduit plus de 700 kilomètres aujourd'hui. Mes genous et mon cul sont sérieusement meurtris. Pierre ne peut pas marcher. La route était par endroits complètement détruite par les oueds. Tamanrasset a 50.000 ou 100.000 habitants (personne ne connait les populations des villes ici) et on s'est offert une chambre toute zaze avec terrasse privée et chiottes modernes pour le prix exhorbitant de 20 euros la nuit. Un dîner pour 2 typique coûte 7 euros (2 salades, 2 plats, 2 desserts et de l'eau minérale). Il n'y a jamais de menus et le total vous est donné quand vous avez fini.
L'autre option, c'est de voyager avec 150 autres touristes et se faire entasser chaque nuit comme des poulets dans une boite à sardines.
J'ai du mal à imaginer les bruits, odeurs de pieds et "autres" odeurs qui sont partagées dans ce machin toutes les nuits.

Ce soir, nous avons conduit ma moto en ville. Les gens tombe déjà sur le cul quand ils voient une femme conduire, mais encore plus quand Pierre s'assied en passager derrière moi. Nous nous arrêtons et marchons suivis par un gamin sans chaussures et aux habits en lambeaux qui demande de l'argent. La plupart des gosses qui font la manche sont souriants et veulent te serrer la main, mais celui-ci était différent. Très triste, vraiment pas insistant et l'air abattu. Nous lui fîmes signe que non et nous avons continué à marcher pour chercher à manger et faire des courses. 3 heures plus tard, on revient et il était là, assis près de la moto en nous attendant. Quand Pierre lui demande où sont ses parents, il répond qu'ils sont morts. Pierre lui donne de l'argent, il dit merci et s'éloigne. Il m'est vraiment resté en tête, sa jeunesse et combien le vide et la tristesse se dégageaient de lui. Recevoir de l'argent ne le rendit heureux en aucune façon, ça voulait probablement dire du pain pour le soir mais pas de répit pour le lendemain.
Demain nous chercherons un camion pour transporter nos bagages à travers le Sahara, de manière à conduire nos motos à côté. C'est incroyablement présomptueux de croire que nous pouvons le faire, mais nous sommes déjà bien habitués aux plantages et aux sueurs froides.

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