Nigeria, the whole country in a day
"So, what do you have for me?!!?"
Nigéria,
tout le pays en un jour - "Alors qu'est-ce que vous avez pour moi?!!?"
Nigeria is already a destabalized
country and one that could go into civil war at anytime, so given that elections were only
a few days away Pierre and I decided to burn rubber, drive 300mph, like hell, and make it
through the entire country in one day. At the border, the military was kind and helpful
and so we asked their help. Our first 15 miles in Nigeria were to be piste with confusing
tracks, so we asked which track we should take. The guys all were excited to see a map,
and immediately started arguing over which way East was. We said we had a GPS and so we
really just needed them to point to the correct piste. Then they drew us a map with N,E,S
and W on it with an arrow pointing SW and said, thats the direction you need to go. Oh
man. As a finalee, they were all hanging onto the map and telling us each city we would
cross and road we should take. We already knew all this, but it was fun to see them
recognize town names and feel like they were showing us how to read a map. Pierre and i
kept chuckling to eachother. Its incredible here. Everyone knows exactly how to get
everywhere and anywhere, but with no ability to tell the distance, in which direction, or
the time it will take to get there. The sense of time in Africa is based always in the
present. "It takes as long as it takes". The Cartesian mind of the westerner is totally
lost here.
So we leave the border into a depressing, barren desert where 3 thorns
punctures my innertube and give me a flat tire. 10 men stop to help us and one removes the
thorn from my tire with his teeth, and although we can't speak eachother's language, we
hang out together as they are satisfied just to watch us for an hour in the baking sun.
Then they get back in their cars and on their mopeds and drive off waving and smiling.
Again, the idea of a stranger (especially a foreigner) in America having a flat tire, and
multiple people pulling over to help, chat, and see whats going on is outterspace and
complete non reality.
We then meet our first of several corrupt cop-ers. Mean
ransom-cop sees us and runs out from underneath a tree with his AK47, pulls us over and
demands to see in every single bag. Its 110 degrees, we HAVE to be out of the country by
sundown because tomorrow are elections and the border is closed all day and the last place
anyone wants to be is in Nigeria on election day. I am fuming and unable to do anything
but glare. Pierre however is a man with a mission and deals rationally, civily with mean
ransom-cop. When all is finished, he looks right at Pierre and declares,"What do you have
for me?!" In the end Pierre gives him 1000 CFA, but then shames him into returning the
money to us. The cop says,"I was just testing you, I am a good cop. Are you sure no one
else bribed you?" (as though he couldnt believe customs hadn't unloaded us of some cash
and goods).
He let us go forth unto more cops who asked,"So! What do you have for
Me?!" The 2nd one got a "We have our good wishes for you" and we escaped with giving him
our old Niger map, even though he couldn't read it. The 3rd guy was at the exit border.
This one had the foam of desperation running from his mouth, and was determined to find a
flaw in our travel. He demanded to see our medication. He found 1 prescription that had
just expired. "We dont like people in Nigeria with expired medicine, thats a fine of ..."
Pierre overdramatically poured through his empty pockets and came up with a pre-planted
$3. The ransom-cop was thoroughly satisfied and shook Pierres hand. "Thank You!".
The
border was filled with overpopulation, trash, and sewage. it was so unbelievably sad to
witness a government saturated in corruption, while a country remains poor and hungry.
The greatest, strangest difference in Nigeria was the way the crowds gathered around
us. We stopped in the city for gas, and were immediately surrounded by 150-200 people. No
unleaded gas was available in the entire city, so we bought dirty gas from a kid who
cyphoned it out of a hose and into our tanks. (we removed the catalitic converters from
our bikes, so that we could burn leaded gas, due to the shortage of gas in areas of
Africa). The crowd was so dense and people pushed to get in front of others to have a look
at us. Never a feeling of anger or violence, but the density of the people was smothering
and in 110 degrees, my brains started to microwave with vertigo and I panicked. I felt
like what a diabetic must feel like with low blood sugar.
We stopped a second time
and the same thing happened with the crowd. Pierre watched the bikes and I found a young
girl who galloped around to the stands with me to buy food and water. She was so great and
I get the feeling young girls get the least respect and attention of all, so I always
flood them with mine. We also were in our first English speaking country in 2+ months, so
it's the first time I could speak fluently with every and anyone. The burden of
mouthlessness was lifted off me, oh lord.
Nigeria, Cant say I miss it, can't say I'd go
back. One day there provided a memory that will stay with me beyond my alzhiemers years.
In hindsite, it was a testemant to real living.
Les
élections approchent au Nigéria...
Le Nigéria est déjà un pays déstabilisé qui pourrait
plonger à tout moment dans la guerre civile, donc étant donné que les élections sont dans
les jours qui viennent, Pierre et moi décidons de brûler du pneu, conduire à 300 à
l'heure, un train d'enfer, et couvrir le pays en une seule journée. A la frontière, les
militaires sont sympas et nous leur demandons de l'aide. Les premiers 25 kilomètres au
Nigéria sont une piste avec des traces dans toutes les directions, donc on leur demande
par où commencer. Les types sont tout excités de voir une carte et immédiatement commence
à se disputer pour savoir où se trouve l'Est. Nous leur disons que nous avons un GPS et
qu'on a juste besoin de connaitre l'entrée de la piste. Ils dessinent alors une carte avec
N, S, E, et O dessus et une flèche pointant S-O et disent que c'est la direction à
prendre. Oh mec. En guise de final, ils s'accrochent tous à notre carte et nous disent
quelles villes nous allons traverser et quelles routes nous devrons prendre. Nous savions
déjà tout ceci mais c'était marrant de les voir reconnaitre les noms des villes et croire
qu'ils nous montraient comment lire une carte. Pierre et moi rigolons en douce. C'est
dingue ici. Tout le monde sait exactement comment se rendre partout et n'importe où, mais
avec une totale incapacité à évaluer la distance, la direction, ou le temps que ça prendra
pour y aller. Le sens du temps en Afrique est toujours basé sur le présent. "Ça prend le
temps que ça prend". L'esprit cartésien de l'occidental est complètement perdu
ici.
Donc nous quittons la frontière pour un désert nu et déprimant où 3 épines percent
ma chambre à air et me mettent à plat. 10 hommes s'arrêtent pour nous aider et l'un
d'entre eux retire les épines du pneu avec les dents, et tant bien même nous ne parlions
pas le même langage, nous restons ensemble, satisfaits qu'ils sont de nous regarder
pendant une heure sous le soleil de plomb. Ensuite, ils rentrent dans leurs voitures et
sur leurs mobylettes et s'en vont en faisant au-revoir et souriants. Encore là, l'idée
d'un inconnu (surtout un étranger) en Amérique qui a un pneu crevé, et plein de gens qui
s'arrêtent pour aider, discuter et voir ce qui se passe est pure
science-fiction.
Ensuite nous rencontrons les premiers de plusieurs flicailles
corrompus. Un méchant flic-à-rançon nous voit et court hors de dessous de son arbre avec
sa Kalachnikov, nous arrête et demande à voir tout ce qu'il y a dans les bagages. Il fait
43 degrès, nous DEVONS être hors du pays avant le coucher du soleil parce que les
élections ont lieu demain et que la frontière sera fermée toute la journée et que le
dernier endroit où il faut se trouver, c'est le Nigéria un jour d'élections. Je fume et
reste incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de fusiller du regard. Pierre au
contraire est un homme avec une mission et agit avec rationalisme et civilité avec le
méchant rançonneur. Quand tout est fini, il regarde droit à Pierre et déclare "Alors
qu'est-ce que vous avez pour moi?" A la fin, Pierre lui donne 1000 francs CFA mais lui
fait honte au point de nous retourner l'argent. Le flic dit "Je vous testais simplement,
je suis un bon flic, vous êtes sûrs que personne d'autre ne vous a rançonnés?" (comme s'il
ne pouvait pas croire que les douaniers ne nous aient pas déchargés de quelques monnaies
et marchandises).
Ils nous laisse continuer jusqu'à d'autres flics qui demandent "Alors
qu'est-ce que vous avez pour moi?". Le deuxième a droit à un "Nous avons nos meilleures
pensées pour vous" et nous nous en tirons en lui donnant notre vieille carte du Niger,
même s'il est incapable de la lire. Le troisième type était au poste-frontière à la
sortie du pays. Celui-là a la bave du désespoir coulant de la bouche, et est déterminé à
trouver une infraction dans notre voyage. Il demande à voir nos médicaments. Il trouve un
médiment par prescription qui vient d'expirer. "Nous n'aimons pas les gens au Nigéria qui
se promènent avec des médicaments expirés, c'est une amende de...". Pierre, en en
rajoutant dans le dramatique, fouille ses poches vides et en sors 3 euros préalablement
plantés là. Le flic-rançonneur est plus que satisfait et sers la main à Pierre.
"Merci".
La frontière déborde de surpopulation, d'ordures et d'égouts. Il est
incroyablement triste de voir un gouvernement saturé de corruption alors que le pays reste
pauvre et affamé.
La plus grande, la plus étrange différence au Nigéria, c'est la
manière dont les foules se pressent autour de nous. Nous nous arrêtons dans une ville pour
faire de l'essence et nous sommes immédiatement encerclés de 150 à 200 personnes. Il n'y a
pas de sans-plomb dans toute la ville, donc nous achètons de l'essence dégueu à un gosse
qui la siphone par un tuyau dans nos réservoirs (nous avons retiré la catalyseur de nos
bécanes, de manière à pouvoir brûler de l'essence avec plomb à cause de pénuries à travers
l'Afrique). La foule est vraiment dense et les gens se poussent pour passer devant les
autres et nous apercevoir. Jamais un sentiment de colère ou de violence, mais la densité
de la foule est étouffante et dans une température de 43 degrès, ma cervelle commence à
griller de vertige et je me sens comme une diabétique en manque de sucre.
Nous nous
arrêtons une deuxième fois et la même scène se déroule avec la foule. Pierre surveille les
motos et je trouve une gamine qui galope autour des stands avec moi pour acheter de l'eau
et de la bouffe. Elle est vraiment chouette et j'ai le sentiment que les jeunes filles ont
le plus grand manque d'attention et de respect de tous, donc je les innonde du mien. Nous
sommes aussi dans le premier pays anglophone en plus 2 mois, donc pour la première fois,
je peux parler couremment avec tout le monde. Le poid de silence m'est retiré, merci
seigneur.
Nigéria. Je ne peux pas dire que je le manque, je ne peus pas diire que j'y
retournerai. Un seul jour là-bas m'a donné un souvenir qui restera avec moi au-delà de mes
années d'Alzheimer.
Avec du recul, c'était un testament de la vie telle qu'elle
est.