Thursday - March 13, 2003

Road snippets

3000 miles in the desert
Extraits de route... 4500 kilomètres dans le désert



4500 kilometers / 3000 miles of asphalt in Algeria... No crossroads, no turns: just a single strip that runs North and South through the desert.

4500 kilomètres d'asphalte à travers l'Algérie... Pas de croisements, pas de tournants: juste une simple bande du nord au sud qui parcourt le désert.












The road is like the main street of a small village. Everybody says hi, zooming towards each other at the combined speed of 200 kilometers per hour. Blown up tires are thrown on the side of the road, a bit like you'd spit a gum in the gutter. There is nowhere to hide. You eat, piss and pray in the open. But you don't just stop. If you stop, other people stop too and ask if everything's fine because you look as unusual as someone lying flat on the face in the middle of Main Street.

The time is extensible. The watch doesn't matter, only the sun does. You must make it before dark. After, it's too dangerous. Vultures and bandits roam the desert. If you're late, open the gas a bit, speed up an additional 5 or 10kph. Time gets compressed and distance shortened. You'll make it. You'll be safe.

La route est comme la grand'rue d'un petit village. Tout le monde se dit bonjour, en fonçant l'un vers l'autre à la vitesse combinée de 200 kilomètres à l'heure. Les pneus déchirés sont jetés sur le côté de la route un peu comme tu cracherais un chewing-gum dans le caniveau. Il n'y a nulle part où se cacher. On bouffe, pisse et prie à découvert. Mais on ne s'arrête pas. Si tu t'arrêtes, les autres s'arrêtent aussi et demandent si tout va bien parce que tu as l'air aussi inhabituel que quelqu'un gisant la gueule par-terre au milieu de la Grand-Rue.

Le temps est extensible. La montre n'importe pas, juste le soleil. Tu dois arriver avant l'obscurité. Après, c'est trop dangereux. Les vautours et les bandits sillonnent le désert. Si tu es en retard, tourne les gaz un petit peu, accélère 5 ou 10 kilomètres à l'heure de mieux. Le temps se compresse et la distance se réduit. Tu y arriveras. Tu seras en sécurité.










The road suffers. Sometimes it cracks open: the sand pushes from underneath, creating long square strips of disjointed asphalt. Sometimes it erodes: thin layer after thin layer it goes away, leaving only the gravel foundations. Sometimes it disintegrates: literally eaten from both sides in big bites, it shrinks until cars can't cross anymore. When it's time for a new road, they leave the old one to the desert and build a new one by its side.

La route souffre. Quelquefois elle s'écartèle: le sable pousse par en-dessous, créant de longues bandes d'asphalte disjoint. Quelquefois elle s'érode: fine couche après fine couche, elle s'efface ne laissant que les fondations de gravier. Quelquefois elle se désintègre: litéralement mangée des deux côtés par grosses bouchées, elle se réduit jusqu'à ce que les voitures ne puissent plus se croiser. Quand il est temps pour une nouvelle route, on laisse la vieille au désert et on construit la nouvelle à côté.









Men drive trucks. Men dig trenches and bury pipelines. Men pump petrol. Men smuggle newer cars and darker men. Men hijack cars and rob other men. Men in arms bar the road at checkpoints. Men, men, men. I don't know how men reproduce over here.

Gas and desert. There is a Mad Max feel on the road. Tanker trucks and innocent tourists are the most precious and the most vulnerable goods. They stack them in convoys. Armed militaries board the trucks on the passenger side. Tourists go in front. Nobody ever got attacked in a convoy. Bandits strive on the imprudent traveller who drove around the checkpoint, a bit like hyenas feed on the cocky youth that ventured out of the herd.

Des hommes conduisent les camions. Des hommes creusent les tranchées et enterrent les pipelines. Des hommes pompent le pétrole. Des hommes font du trafic de voitures plus neuves et d'hommes plus foncés. Des hommes kidnappent des bagnoles et dévalisent d'autres hommes. Des hommes en armes bloquent la route aux points de contrôle. Des hommes, des hommes, des hommes. Je ne sais pas comment les hommes se reproduisent par ici.

Essence et désert. Ça rappelle Mad Max. Les camions-citerne et les touristes innocents sont les bien les plus précieux et les plus vulnérables. On les entasse en convoi. Des militaires armés prennent place dans les camions à la place du passager. Les touristes passent devant. On n'a jamais attaqué un convoi. Les bandits prolifèrent sur le voyageur imprudent qui contourne le point de contrôle, un peu comme les hyènes se nourrissent du jeune bravache qui s'aventure hors du troupeau.









The country was ravaged by a civil war but the oil continued to flow. Americans, Germans and French continued to scavenge the oil fields, pumping and pumping. Parked in camps called "Life Base". Like in Antarctica. There is the Life Base and the Work Base. Nothing in between. Nothing around. They planted trees around Life Base. Trees in lines. The only trace of life.

Oil on Earth is the spice of "Dune". Without it, you stop and you fall. Oil must flow everywhere it is. Even if it belongs to your worst enemies. Even under embargo. Even at wartime. America and Irak... The "Oil for Food" program is a scam. In fact, it means "The only thing that would make me compromise my principles and lift up the embargo is your oil. Give me your oil and then I'll give you food because I need your oil as much as you need food".

Le pays fut ravagé par une guerre civile mais le pétrole continua de couler. Les Américains, les Allemands, les Français continuèrent de piller les champs pétrolifères, pompant et pompant. Parqués dans des camps appelés "Base Vie". Comme en Antarctique. Il y a la Base Vie et la Base Travail. Rien entre les deux. Rien autour. Ils ont planté des arbres autour de la Base Vie. Des arbres en ligne. La seule trace de vie.

Le pétrole sur Terre est l'épice de "Dune". Sans lui, on s'arrête et on tombe. Le pétrole soit couler partout où il se trouve. Même s'il appartient à tes pires ennemis. Même sous embargo. Même en temps de guerre. L'Amérique et l'Irak... Le programme "Pétrole contre Nourriture" est une arnaque. En fait, ça veut dire "La seule chose qui me ferait compromettre mes principes et lever l'embargo, c'est ton pétrole. Donne-moi ton pétrole et alors je te donnerai de la bouffe parce que j'ai besoin de ton pétrole autant que tu as besoin de bouffe".

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