Sunday - June 20, 2004

First day in Bolivia

Let's hack away at Bolivia
Premier jour en Bolivie - Allons ratiboiser la Bolivie

We are one day away from entering Bolivia, when we receive an email from Aude and Fred (our friends from French Guyana) informing us that populations are on strike and creating road blocks at the Argentinean - Bolivian border. Traffic and travel are at a halt and as a result, some travelers and tourists have taken to crossing the river by foot, carrying their backpacks over their heads just to get out of the country. This news only fits what is so commonly perceived of the country -- That amid such chaos... transformation and metamorphosis are alive and well in Bolivia. A blessing and a curse all in one.

Bolivia received its independence from Spain in 1825, and thus started a long trail of one military junta after another usurping power from its predecessor. From that date until 1992, Bolivia has endured 188 changes of government. That's one new president every 11 months for 167 years! This uncertainty is only a piece of why the country has the second lowest economy, the highest infant mortality and the lowest female literacy of the entire South American continent. It is however, without a doubt, my favorite country of our entire trip. It is rich in a myriad of other ways, and many times I have been inspired to buy a few horses, turn Pierre and I into cowboys, and stay forever. Bolivia is the most indigenous country in SA with more than 50% of its people claiming pure Amerindian blood. These people continue to follow traditions that are hundreds of years old, and many live outside the currency system. No cash, no petroleum based credit-cards, no government intervention. Halleluiah! - can you fathom the bliss? This is a country where the K in 401K means the number of kilometers to the nearest town. And just because 70% of Bolivians live below the poverty line doesn't mean they aren't vastly wealthy in other ways.

As for their land, it too is outstandingly rich in resources, but the country lacks the technology to make use of them. So what better action to take than to invite a neighbor to share in the wealth? A little trade if you will... technological and industrial resources for natural ones. Bolivia has been described as "a donkey burdened with silver" and "a beggar sitting on a golden chair". No wonder then that everybody tried to alleviate the donkey's load or kick the beggar's ass off his chair. Since its independence, Bolivia has had over 50% of its original territory stolen by its neighboring countries. Something that has left a long history of regret and bitterness... How did that happen? Here are some highlights of Bolivia's downfall.

#1) In the late 1800s, rich mineral deposits were found along the coast. To extract them, Bolivia lent 220 miles of coastline to Chile. Chile built factories and began enjoying a fat-cow cash-flow. A few years later, when Bolivia tried to raise taxes on the profits, Chile first refused to pay, then sent the military, kicked Bolivia's ass and in the end confiscated Bolivia's much coveted coastline, leaving the country completely land-locked. The War of the Pacific was devastating for the country. Today it's still a point of great contention, and Bolivia's government uses it repeatedly to unite the country together. Chile and Bolivia still do not exchange ambassadors.

#2) In 1903 Bolivia again lent 40,000 sq. miles (100,000 sq. km) to Brazil to extract rubber from the Amazonian forest. The Brazilians plundered the forest and once they had a taste of the good life, they did what any greedy-goat would do, they sent in the military and... kicked Bolivia's ass once again, taking this huge parcel of precious Amazonian land as their own.

#3) Three times a charm, and Bolivia went to dance with yet a third country. Between 1932 and 1935 Bolivia lost a third time, this time with Paraguay over hypothetical oil reserves. At the start, European and U.S. oil companies began speculating on potential deposits near the border of the two countries. Both wanted to secure possible future franchises, and so everybody took sides. Standard Oil sided with Bolivia, and Shell Corp sided with Paraguay. Europe and the U.S. funded the 2 countries, arms were purchased, fighting broke out, and Bolivia for a third time got its ass kicked, loosing an additional 90,000 sq. miles (225,000 sq. km) of land. There were 80,000 lives lost in The Chaco War, and ironically oil was never found. U.S. and Europe pulled out, and went home. The impoverished and disenfranchised once again paid the price with their lives, for a war of greed funded by rich countries, over a hypothetical oil deposit. Bravo, and "Pass the chips".

I see no possible hope that Bolivia will ever regain her land. I did however, learn that the country is again in a crisis of territory where it may lose more. Currently, the people of the eastern border want to excommunicate themselves from Bolivia and with their land, annex with Brazil which is much richer economically. This again would result in a huge loss for Bolivia -- Bolivia, the quadriplegic country. So rich in resources, yet still lacking the technology to exploit them.

La veille de notre entrée en Bolivie, nous recevons un email de Fréd et Aude (nos amis de Guyane) nous informant que les populations sont en grève et bloquent les routes à la frontière entre l'Argentine et la Bolivie. Le trafic est à zéro et les voyageurs et les touristes se sont mis à traverser la rivière à pied, transportant leurs sacs sur la tête juste pour sortir du pays. Ces nouvelles ne font que confirmer les impressions qui se dégagent du pays. Encore aujourd'hui, métamorphose, chaos et transformation vont bon train en Bolivie. À la fois un bienfait et une malédiction.

La Bolivie a déclaré son indépendance de l'Espagne en 1825, et commença alors une longue suite de juntes militaires, chacune usurpant le pouvoir de son prédécesseur. Entre cette date et 1992, la Bolivie est passée à travers 188 changements de gouvernement. Ça fait un nouveau président tous les 11 mois pendant 167 ans! Cette incertitude est une des causes pour lesquelles le pays a la seconde plus faible économie du continent, le plus haut taux de mortalité infantile et le plus haut taux d'illettrisme féminin. La Bolivie reste quand-même, et sans aucun doute, mon pays préféré de tout notre voyage. Elle est riche d'une myriade d'autres façons et j'ai souvent eu l'envie d'acheter quelques chevaux, nous transformer Pierre et moi en cow-boys et y rester pour toujours. La Bolivie est le pays le plus indigène d'Amérique du Sud avec plus de 50% de sa population de pur sang amérindien. Les gens ont conservé des traditions centenaires et beaucoup vivent en dehors de tout système monétaire. Pas de cash, pas de carte de crédit en plastique, pas d'intervention du gouvernement. Haleluyah! - vous imaginez le bonheur? C'est un pays où le K dans "401K" [La loi américaine sur les plans d'épargne-retraite individuels] représente le nombre de kilomètres jusqu'à la ville la plus proche. Donc si 70% des Boliviens vivent en-dessous du seuil de pauvreté, ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas largement riches de bien d'autres façons.

Le sol, lui aussi, est incroyablement riche en ressources naturelles, mais le pays n'a pas la technologie pour en tirer profit. Qu'y avait-il de mieux à faire que d'inviter un voisin pour partager le magot? Un petit échange donnant-donnant si vous voulez... ressources technologiques ou industrielles contre ressources naturelles. La Bolivie a été décrite comme "un âne chargé d'argent" et "un mendiant assis sur un fauteuil en or". Pas étonnant donc que chacun ait essayé de soulager la charge du bourricot ou de botter le cul du mendiant hors de sa chaise. Depuis son indépendance, la Bolivie a perdu plus de 50% de son territoire au profit des pays voisins. Quelque chose qui a laissé une longue histoire de regrets et d'amertume... Comment ceci est-il arrivé? Voici quelques hauts faits de la longue chute de la Bolivie.

#1) A la fin du 19ème siècle, de riches dépôts minéraux furent découverts le long de la côte. Pour les extraire, la Bolivie prêta 350 kilomètres de frange côtière au Chili. Le Chili y construisit les usines et commença à encaisser les dividendes. Quelques années plus tard, quand la Bolivie décida d'augmenter les impôts sur le territoire, le Chili refusa puis envoya ses armées botter les fesses aux Boliviens et à la fin confisqua la ligne côtière si convoitée, laissant la Bolivie enfermée dans les terres, sans ouverture maritime. La Guerre du Pacifique (1879-1883) fut dévastatrice pour le pays. Aujourd'hui encore, c'est un gros point de contention et le gouvernement bolivien l'utilise souvent pour rallier la nation toute ensemble. Le Chili et la Bolivie n'ont toujours pas d'échanges diplomatiques.

#2) En 1903, la Bolivie prêta à nouveau 100.000 km2 au Brésil pour extraire le caoutchouc dans la forêt amazonienne. Les Brésiliens pillèrent la forêt et une fois qu'ils y prirent goût, ils firent ce que n'importe quel petit avaricieux aurait fait: ils envoyèrent l'armée botter le cul des Boliviens une fois de plus, accaparant au passage cette énorme morceau de territoire amazonien.

#3) Jamais 2 sans 3, et la Bolivie alla s'acoquiner avec un troisième pays. Entre 1932 et 1935, la Bolivie perdit pour la troisième fois, cette fois-ci contre le Paraguay à cause d'hypothétiques réserves de pétrole. Au départ, des compagnies américaines et européennes commencèrent à spéculer sur des réserves potentielles proches de la frontière entre les deux pays. Les compagnies des deux côtés désiraient obtenir des garanties sur les futures franchises, donc tout le monde prit partie. Standard Oil se mit du côté de la Bolivie, et la Shell avec le Paraguay. L'Europe et les Etats-Unis financèrent les deux pays qui s'équipèrent en armes, le conflit éclata, et la Bolivie se fit botter les fesses pour la troisième fois, perdant 225.000 km2 de mieux. 80.000 vies furent perdues durant la Guerre du Chaco et, ironiquement, le pétrole n'y fut jamais découvert. Les US et l'Europe se retirèrent et rentrèrent à la maison. Les pauvres et les dépossédés une fois de plus payèrent le prix de leur vie, pour une guerre d'avarice financée par les pays riches sur des réserves hypothétiques de pétrole. Bravo, et faîtes passer les chips.

Je ne vois aucun espoir pour la Bolivie de récupérer son territoire. Par contre, j'ai appris que le pays est à nouveau en crise et pourrait perdre encore plus de son territoire. Les populations de la zone orientale cherchent en ce moment à s'excommunier de la Bolivie et se faire annexer par le Brésil qui est bien plus riche. Ceci pourrait à nouveau résulter en d'énormes pertes pour la Bolivie. La Bolivie, le pays quadriplégique. Si riche en ressources mais encore aujourd'hui sans la technologie pour les exploiter.

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