Thursday - June 10, 2004

6 below 0 slumber party

C'est un peu frío, isn't it?
Grasse matinée par -6: It's a bit frío, n'est-ce pas?

We cross the Andes from Chile, back into Argentina for the 4th time. We drive through San Juan, Chilecito, Tucuman and arrive in Salta where we change tires, fix up the bikes, and leave towards the coldest regions of the mountains. At 12,600 feet, the houses are built low to the ground and out of stone and mud. Everything so simple - a horse, a chicken, some kids, and 2 dogs. It's all you need right!??! The beauty of stark, barren earth. At this altitude, the 7 shirts, 3 pants and 2 gloves that we each wear can't even keep us warm. Also something peculiar... In France, Pierre had heated hand-grips installed on our motorcycles for this specific area of the trip. The heated grips have worked the past 16 months, but now, at the very time we need them, Fr*!#*!!itzzz!, the wires fry and we are left with cold - Typical. In northern Argentina, the winds whip around the mountains with such force and so sporadically that I am afraid one of us will be blown to the ground. I grip my bike so tight that my knuckles and wrists pain me, as Pierre, I and our motorcycles twist, bend and wind through the cold mountain passes.

We arrive in Susques as the sun disappears into the mountains. This town is dusty and dark - a trucker-border town. Both hotels in town are full, but we find a room at a local establishment. The temperature drops to below freezing, so we ask for a heater, but it only warms the air 5 inches in front of it. The people of Susques have become acclimated to this cold, because they have no money to keep their homes of mud and wood heated anyway. I find it impossible to imagine new-born puppies surviving outside, or how even human babies refrain from dying. During the night we can see that about 10% of our door consists of various holes, cracks and ill-fitted framing which allows in the sub-0 winds, so we stuff all the holes with masking tape and plastic grocery bags. It is 6 below 0 inside our room. We mummy into our sleeping bags and wait for the sun to come and the blood to uncurdle.

3 heaters is never enough for a white girl



Typical architecture in northern Argentina
While here we meet a very handsome, very young Frenchman named Jean-Louis who comes to our hotel looking for hot water (a rare commodity). He's currently studying physics in France and training in Argentina. We stand in a circle, watching each-other's breath in the cold air whilst speaking in fragments of French, Spanish and English. It's queer, hilarious, and for the entirety of our talk, we start a sentence in English, switch to Spanish and end with a few words of French. There is no confusion between us flipping between 3 languages, and we infer and understand each-other perfectly. Let it be said, that in all languages, facial expression and body language is always the most dominant language of all, n'est-ce pas?

The next day our journey takes us to San Salvador de Jujuy. One of the many beautiful things of South America is how everything is left to decompose on its own. When a new bridge is built, the old one is left standing until time drags it into the river. Also, there are numerous houses sitting abandoned in fields where the ceiling has caved in, but the 4-sided structure is left unharmed until weather eats it away. This is awesome to me and it's a magnificent insight as to how people lived, how time effects, and what came before. A natural, free museum. In most every town we can see vacant lots of buses, cars, and appliances left to rot. Over the steep cliffs of mountains, buses that have gone over the edge are left to rust and decompose, seemingly as an omen to the next traveler. Coke, Sprite and Fanta are bottled in the old glass bottles that America disposed of 40 years ago. Even in the cities where every modernity is available, we still see goats eating garbage at busy 4-lane intersections, and horse-drawn, wooden boxes on wheels clip-cloping along-side mini-vans and 4x4s. Impoverished street vendors construct rickety stands for their onions, oranges and bananas directly outside 4000 sq ft neon-drown grocery stores - and somehow it all works together and is more beautiful than the partitioned, homogenized landscapes one sees in developed countries. Here we see everyone being tolerant of each and one another, perhaps because people need one another a little more...


-I'm cold.
-I'm dry.


Nous traversons les Andes depuis le Chili et de retour en Argentine pour la 4ème fois. Nous conduisons à travers San Juan, Chilecito, Tucuman et arrivons à Salta où nous changeons les pneus, règlons les motos et partons vers les régions les plus froides des montagnes. A 3800 mètres, les maisons sont construites bas sur le sol et sont faites de pierre et de boue. Tout est si simple - un cheval, un poulet, quelques gosses et 2 chiens. C'est tout ce dont vous avez besoin, n'est-ce pas!??! La beauté de la terre nue et sauvage. A cette altitude, les 7 chemises, 3 pantalons et 2 paires de gants que nous portons chacun n'arrivent même pas à nous garder au chaud. En France, Pierre a fait installer des poignées chauffantes sur nos motos précisément pour cette partie du voyage. Les poignées ont fonctionné lors des 16 mois passés, mais maintenant, juste quand nous en avons vraiment besoin, Fr*!#*!!itzzz!, les cables grillent et nous sommes gelés - Typique. Dans le nord de l'Argentine, les vents fouettent autour des montagnes avec une telle force que sporadiquement j'ai peur que l'un de nous se retrouve balayé au sol. Je m'agrippe à ma moto tellement fort que mes phalanges et mes poignets me font mal, alors que Pierre et moi tournons, penchons et nous faufilons dans le froid à travers les cols de montagnes.

Nous arrivons à Susques alors que le soleil disparaît dans les montagnes. La ville est sombre et poussiéreuse - une ville-frontière de chauffeurs-routiers. Les deux hôtels de la ville sont pleins mais nous trouvons place dans une auberge locale. La température tombe en-dessous de zéro, nous demandons à avoir un réchaud mais il ne réchauffe l'air qu'à 20 centimètres aux alentours. Les gens de Susques sont habitués au froid parce qu'ils n'ont de toute manière pas les moyens de chauffer leurs maisons de boue et de bois. Il m'est impossible d'imaginer que les petits chiens puissent survivre dehors, ou comment les nouveaux-nés font pour ne pas mourir. La nuit nous pouvons voir qu'environ 10% de notre porte consiste de divers trous, ouvertures et mauvais ajustements des planches qui laissent passer des courants d'air glacés, donc nous bouchons tous les trous avec du scotch et des sacs plastiques. Il fait -6 dans notre chambre. Nous nous transformons en momies dans nos sacs de couchage et nous attendons que le soleil sorte et que notre sang se décoagule.

3 radiateurs, ce n'est jamais assez pour une fille blanche


Architecture typique du nord de l'Argentine
Ici nous rencontrons un très jeune et très élégant Français qui s'appelle Jean-Louis, qui vient à notre hôtel pour chercher de l'eau chaude (une denrée rare). Il étudie la physique en France et se trouve en stage en Argentine. Nous nous tenons debout en cercle, regardant la buée de nos respirations dans l'air glacial tout en parlant en fragments de français, d'espagnol et d'anglais. C'est bizarre et marrant: durant toute la conversation, nous commençons une phrase en anglais, virons à l'espagnol et finissons par quelques mots de français. Il n'y a aucune confusion à zapper entre les 3 langages, nous nous suivons et nous comprenons parfaitement. Il faut le dire, dans tous les langages, le visage et l'expression corporelle sont toujours le langage dominant, n'est-ce pas?

Le jour suivant, notre voyage nous mène à San Salvador de Jujuy. L'une parmi tant de belles choses en Amérique du Sud, c'est comment tout est laissé à se décomposer de soi-même. Quand un nouveau pont est construit, l'ancien est laissé sur place jusqu'à ce que le temps le fasse s'écrouler dans la rivière. On trouve aussi d'innombrables maisons abandonnées dans les champs dont le plafond s'est écroulé, mais les 4 murs sont laissés intacts jusqu'à ce qu'ils soient mangés par les intempéries. Je trouve ça superbe, et c'est formidablement révélateur de comment les gens avaient l'habitude de vivre, de comment le temps affecte les choses, et de ce que se trouvait là avant. Un musée naturel et gratuit. Dans presque toutes les villes, nous pouvons voir des terrains-vagues d'autobus, de voitures et d'électroménager en train de pourrir. Par-dessus les falaises des montagnes, les bus qui sont passés par-dessus bord sont laissés là, apparemment en présage pour le prochain voyageur. Les Coca-Cola, Sprite et Fanta sont servis dans les vieilles bouteilles de verre dont l'Amérique s'est débarrassée il y a 40 ans. Même dans les villes où l'on peut trouver tout le confort moderne, nous voyons encore des chèvres bouffer les ordures aux intersections des rocades à 4 voies, et des charrettes tirées par des chevaux clip-cloppant aux côtés des minivans et des 4x4. Les pauvres vendeurs de rue construisent des stands de bric et de broc pour leur oignons, oranges et bananes directement devant les petits supermarchés couverts de néons - et d'une certaine manière, tout ça marche ensemble et c'est bien plus beau que les paysages compartimentés et homogénéisés que l'on peut trouver dans les pays développés. Nous pouvons voir ici tout le monde plus tolérant l'un envers l'autre, peut-être parce que les gens ont un peu plus besoin l'un de l'autre...


-J'ai froid.
-J'suis sec.


To send your private comments by email: click here
Pour envoyer vos commentaires privés par email: cliquez ici