6 below 0 slumber party
C'est un peu frío, isn't it?
Grasse matinée
par -6: It's a bit frío, n'est-ce pas?
We arrive in Susques as the sun disappears into the mountains.
This town is dusty and dark - a trucker-border town. Both hotels in town are full, but we
find a room at a local establishment. The temperature drops to below freezing, so we ask
for a heater, but it only warms the air 5 inches in front of it. The people of Susques
have become acclimated to this cold, because they have no money to keep their homes of mud
and wood heated anyway. I find it impossible to imagine new-born puppies surviving
outside, or how even human babies refrain from dying. During the night we can see that
about 10% of our door consists of various holes, cracks and ill-fitted framing which
allows in the sub-0 winds, so we stuff all the holes with masking tape and plastic grocery
bags. It is 6 below 0 inside our room. We mummy into our sleeping bags and wait for the
sun to come and the blood to uncurdle.
The next day our journey takes us to
San Salvador de Jujuy. One of the many beautiful things of South America is how everything
is left to decompose on its own. When a new bridge is built, the old one is left standing
until time drags it into the river. Also, there are numerous houses sitting abandoned in
fields where the ceiling has caved in, but the 4-sided structure is left unharmed until
weather eats it away. This is awesome to me and it's a magnificent insight as to how
people lived, how time effects, and what came before. A natural, free museum. In most
every town we can see vacant lots of buses, cars, and appliances left to rot. Over the
steep cliffs of mountains, buses that have gone over the edge are left to rust and
decompose, seemingly as an omen to the next traveler. Coke, Sprite and Fanta are bottled
in the old glass bottles that America disposed of 40 years ago. Even in the cities where
every modernity is available, we still see goats eating garbage at busy 4-lane
intersections, and horse-drawn, wooden boxes on wheels clip-cloping along-side mini-vans
and 4x4s. Impoverished street vendors construct rickety stands for their onions, oranges
and bananas directly outside 4000 sq ft neon-drown grocery stores - and somehow it all
works together and is more beautiful than the partitioned, homogenized landscapes one sees
in developed countries. Here we see everyone being tolerant of each and one another,
perhaps because people need one another a little more...
-I'm dry.
Nous arrivons à Susques alors que le soleil disparaît dans les
montagnes. La ville est sombre et poussiéreuse - une ville-frontière de
chauffeurs-routiers. Les deux hôtels de la ville sont pleins mais nous trouvons place dans
une auberge locale. La température tombe en-dessous de zéro, nous demandons à avoir un
réchaud mais il ne réchauffe l'air qu'à 20 centimètres aux alentours. Les gens de Susques
sont habitués au froid parce qu'ils n'ont de toute manière pas les moyens de chauffer
leurs maisons de boue et de bois. Il m'est impossible d'imaginer que les petits chiens
puissent survivre dehors, ou comment les nouveaux-nés font pour ne pas mourir. La nuit
nous pouvons voir qu'environ 10% de notre porte consiste de divers trous, ouvertures et
mauvais ajustements des planches qui laissent passer des courants d'air glacés, donc nous
bouchons tous les trous avec du scotch et des sacs plastiques. Il fait -6 dans notre
chambre. Nous nous transformons en momies dans nos sacs de couchage et nous attendons que
le soleil sorte et que notre sang se décoagule.
Le jour suivant, notre voyage nous mène à San Salvador de Jujuy.
L'une parmi tant de belles choses en Amérique du Sud, c'est comment tout est laissé à se
décomposer de soi-même. Quand un nouveau pont est construit, l'ancien est laissé sur place
jusqu'à ce que le temps le fasse s'écrouler dans la rivière. On trouve aussi
d'innombrables maisons abandonnées dans les champs dont le plafond s'est écroulé, mais les
4 murs sont laissés intacts jusqu'à ce qu'ils soient mangés par les intempéries. Je trouve
ça superbe, et c'est formidablement révélateur de comment les gens avaient l'habitude de
vivre, de comment le temps affecte les choses, et de ce que se trouvait là avant. Un musée
naturel et gratuit. Dans presque toutes les villes, nous pouvons voir des terrains-vagues
d'autobus, de voitures et d'électroménager en train de pourrir. Par-dessus les falaises
des montagnes, les bus qui sont passés par-dessus bord sont laissés là, apparemment en
présage pour le prochain voyageur. Les Coca-Cola, Sprite et Fanta sont servis dans les
vieilles bouteilles de verre dont l'Amérique s'est débarrassée il y a 40 ans. Même dans
les villes où l'on peut trouver tout le confort moderne, nous voyons encore des chèvres
bouffer les ordures aux intersections des rocades à 4 voies, et des charrettes tirées par
des chevaux clip-cloppant aux côtés des minivans et des 4x4. Les pauvres vendeurs de rue
construisent des stands de bric et de broc pour leur oignons, oranges et bananes
directement devant les petits supermarchés couverts de néons - et d'une certaine manière,
tout ça marche ensemble et c'est bien plus beau que les paysages compartimentés et
homogénéisés que l'on peut trouver dans les pays développés. Nous pouvons voir ici tout le
monde plus tolérant l'un envers l'autre, peut-être parce que les gens ont un peu plus
besoin l'un de l'autre...
-J'suis sec.