Monday - June 28, 2004

On the road to Cochabamba

The fine Bolivian dust in my nostrils
Sur la route de Cochabamba - La fine poussière bolivienne plein les narines

I rarely write about the experience of riding for hours and hours on motorcycles through foreign, strange land - never being quite certain of what lay ahead. It is thrilling and is like thousands of picture frames stitched together to make an all day movie. Here is one day...

Blinding light of hope
We awake and begin our 11-hour ride towards Cochabamba. Since there are only 1000 miles of asphalt in Bolivia,
Pierre and I are dually excited to explore. The first chunk of road we travel is dusty piste that ribbons across the mountains and winds through tiny villages. The earth here is old, the dirt gray, and is so heavy that it wrinkles like dying skin. Dead roots and rotting cactus crawl out of its crust like severed veins and wiry hair. The houses in the villages are built from this, and grow up out of this grey filthy earth. I have never seen such dirty dirt as this, and it sticks to our clothes and everything it lands on like a paste. Pierre and I have to ride with 1/2 mile between us because it takes that long for the dust to settle, and when on-coming lorries pass us, we have to stop for a few minutes until we can see the road again. The villagers seem to have a life of hardship here and as we pass through villages, they pay no attention to us - and seem disinterested in everything. That's what poverty does, wear you down and then jump on your head so that your concern is always on survival. If one only experiences long hours and hard labor since childhood, why would you-how could you-take interest to find joy in new things? No time to even explore what your interests might be. In Bolivia's countryside, it is not uncommon for kids to walk 4-8 miles if they want to go to school. I have seen one walking in the middle of the desert - his yellow school backpack moving slowly across the miles behind him and the miles in front of him. Only in the most superficial of ways can I imagine these people's lives, their mentality, and how they experience their reality.

Laid by hand over 70 miles
We leave the dirty dirt piste and now drive on what the locals call pavement. The road is of hand laid stones in perfect, symmetrical patterns and it doesn't stop for dozens and dozens of miles. What insane labor! that only a slave society could have laid. After crossing this stretch of phenomenal creation we reach actual asphalt, which is composed almost entirely of divets, pot-holes and fissures - and it is here, that Pierre almost kills a man and his 2 sons. Pierre drives around a mountain corner, and traveling from the opposite direction is a man with his 2 kids in a big brand new Toyota Land Cruiser. The man, so impressed by the motorcycle, cranes his neck to continue watching Pierre, resulting in him, his car, and his sons crashing over the mountain side and falling 300 ft straight down until trees finally stop their car. We stop and go back to help them. One of the sons has a concussion, but dad doesn't give a shit, he seemed only concerned for his car. Pierre and I talk and care for the boy, and he cries as though he had never received that much attention in his life. A second car stopped, but not to help, it only wanted to gawk at the spectacle and view any possible carnage, and so as soon as they see there's no blood and pomp, they drive off.

Straw, mud, stone and lots of dust
It now turns dark, and at 12,500 ft (3800m) we freeze. The entire landscape is mountainous, and we begin seeing fires burning randomly and without boundaries all over the mountains. Some are bonfires, and some string like veins up and down the face of the mountain range. They are everywhere, and it reminds me of Apocalypse Now. Even when we arrive in the first city, we see more fires in yards and fields, some contained, some off in the distant woods. One kid throws a burning branch at us, and Pierre screeches to a stop and terrifies the kid by running after him. He then stomps out the fire and yells at the whole family to control their heathen child. Hahaha, this is probably the only interaction they have ever had with gringo-foreigner. That's Pierre, spreading the peace and love of the walking-white man. "Grrrrwl".

After 11 hours of traveling through incredible extremes - land, temperatures, altitude - we arrive at Rodrigo's. Rodrigo and Pierre are friends from France, but Rodrigo returned to Bolivia, his homeland, a few years ago where he began work with the indigenous people. He is a brilliant man and always good for hours-long conversations on topics of anything ranging from the effects of globalization on 3rd world countries, to how to discuss sex with your children. He welcomes us, offers us a power-shake of strong whiskey and coke, and then treats us to a real Italian dinner.

We dive into bed exhausted.... Tonight Pierre tells me a bedtime story on theories prior to the big bang known as 'string theories'. As he lays beside me painting atoms and anti universes with his words, I drift off from exhaustion, and wind-up dreaming about space aliens landing in my grandma's backyard.

J'écris rarement sur ce que c'est que de conduire pendant des heures et des heures à travers un pays étranger, un pays étrange, sans jamais être certain de ce qui nous attend. C'est excitant, c'est comme des milliers de photos assemblées bout-à-bout pour donner le film de toute une journée. Voici un de ces jours...

Aveuglante lueur d'espoir
Nous sortons du lit et commençons nos 11 heures de chevauchée vers Cochabamba. Comme il n'y a que 1500 kilomètres d'asphalte en Bolivie, Pierre et moi sommes encore plus excités à l'idée d'explorer le pays. Le premier bout de route est une piste poussiéreuse qui serpente à travers les montagnes et les petits villages. La terre ici est vieille, d'un gris sale, et tellement lourde qu'elle se ride comme une peau morte. Des racines sèches et cactus pourris s'extraient de sa croûte comme des veines sectionnées et des poils frisés. Les maisons des villages en sont construites, qui poussent de cette terre grise et sale. Je n'ai jamais vu autant de poussière qu'ici, elle se colle à nos vêtements et partout où elle retombe comme une pâte. Pierre et moi devons conduire à presque un kilomètre de distance parce que c'est le temps que met la poussière pour se déposer, et quand nous croisons un camion, nous devons nous arrêter quelques minutes avant voir à nouveau la route. Les gens du coin semblent avoir une vie de misère et quand nous traversons les villages, ils ne nous prêtent aucune attention - ils semblent désintéressés en tout. C'est ce que fait la pauvreté, elle vous met à plat puis vous saute à la tête jusqu'à ce que votre seul souci soit la survie. Si une personne ne connaît que dur labeur et longues heures depuis l'enfance, pourquoi voudriez-vous - comment pourriez-vous - garder l'intérêt pour la découverte du plaisir dans les choses nouvelles? Vous n'auriez même pas le temps pour explorer ce que pourraient être vos intérêts. Dans la campagne en Bolivie, il n'est pas rare pour les gosses de marcher 10 kilomètres pour aller à l'école. J'en ai vu un marchant au milieu du désert, son sac à dos jaune ballottant doucement à travers les kilomètres derrière et les kilomètres devant. Je ne peux imaginer que de la manière la plus superficielle la vie de ces gens, leur mentalité et comment ils ressentent leur réalité.

Faite à la main sur 100 kilomètres
Nous quittons la piste de poussière sale et conduisons maintenant sur ce que les locaux appellent une voie pavée. La route est faite de pierres assemblées à la main en motifs géométriques et ça continue sur des dizaines et des dizaines de kilomètres! Quel travail de fou, comme seule une société d'esclaves en est capable! Après ce bout de création phénoménale, nous atteignons le vrai asphalte qui est composé presque exclusivement de bosses, de nids-de-poule et de fissures - et c'est là que Pierre manque de peu de tuer un père et ses 2 gosses. Pierre conduit sur le flanc d'une montagne quand il croise venant de la direction opposée un homme et ses 2 fils dans un énorme Toyota Land-Cruiser tout-neuf. Le type est tellement impressionné par la moto qu'il se tord le cou pour continuer à regarder Pierre, et fini par se jeter lui, ses fils et son camion par-dessus bord et dégringoler un bonne centaine de mètres le long de la montagne jusqu'à ce que les arbres retiennent le véhicule. Nous nous arrêtons et faisons demi-tour pour leur venir en aide. L'un des fils a une concussion mais le père s'en fout, il n'a de souci que pour sa bagnole. Pierre et moi réconfortons et prenons soin du garçon, et il pleure comme s'il n'avait jamais reçu autant d'attention de sa vie. Une deuxième voiture s'arrête mais pas pour aider, ils ne voulaient que s'époustoufler devant le spectacle et jeter un oeil sur un possible carnage, donc dès qu'ils voient qu'il n'y a ni sang ni horreur, ils continuent leur route.

Paille, boue, pierre et tonnes de poussière
Il fait maintenant nuit, et à 3800 mètres nous nous gelons. Le paysage est entièrement montagneux et nous commençons à voir des feux brûler au hasard et sans limites sur toutes les montagnes. Certains sont des feux de camp, d'autres se faufilent comme des veines le long des chaînes de montagnes. Ils sont partout, ça me rappelle Apocalypse Now. Même quand nous arrivons dans la première ville, nous voyons des feux dans les jardins et les champs, certains bien délimités, d'autres libres au loin dans les bois. Un gosse nous jette un branche enflammée, Pierre fait crisser les pneus et terrifie le gamin en lui courant derrière. Puis il piétine le feu et hurle à la famille de contrôler leur chenapan. Ah ah ah! C'est probablement la seule interaction qu'ils n'aient jamais eue avec un gringo-étranger. Ça c'est Pierre, disséminant la paix et l'amour de l'homme blanc sur la route. "Grooaar!"

Après 11 heures à voyager à travers des extrêmes incroyables - paysages, températures, altitudes - nous arrivons chez Rodrigo. Rodrigo et Pierre sont potes depuis la France mais Rodrigo est retourné en Bolivie, son pays natal, il y a quelques années où il a commencé à travailler avec les indigènes. C'est un type brillant et toujours partant pour de longues heures de conversation sur n'importe quel sujet depuis les effets de la globalisation sur les pays du Tiers-Monde, à comment parler de sexe avec vos enfants. Il nous reçoit, nous offre un cocktail revigorant de whisky-Coca et nous invite à un véritable resto italien.

Nous plongeons au lit exténués... Ce soir Pierre me berce avec une histoire sur les théories d'avant le Big Bang connues sous le nom de "Théorie des cordes". Alors qu'il étendu à mes côtés, me peignant des tableaux d'atomes et d'anti-univers avec ses mots, je commence à flotter sous l'effet de la fatigue et finis par rêver de martiens atterrissant dans le jardin de ma grand-mère.

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